(Non-)Obtention d’une bourse à Paris VII
Posted in: Formation,Nous,Stage
Ayant fait le pari de faire un stage à l’étranger, non-rémunéré, dans une start-up afin d’y découvrir d’autres méthodes de travail et par goût de l’aventure, je m’attendais à être soutenu financièrement par l’université. D’autant plus que le domaine de la télédétection a une envergure européenne si ce n’est internationale et qu’ »on » crie sur tous les toits que les jeunes devraient partir à l’étranger. Voici donc mon parcours du combattant, en espérant qu’il puisse aider les futurs candidats, à défaut de faire évoluer certaines mentalités ou pratiques administratives
En bonus, dans les commentaires, l’obtention d’une bourse par joseph à Paris VI !
MAJ : épilogue le 13/07/07
Première étape, choisir son stage
Ce n’est pas particulièrement chose aisée… Après quelques mois de Master TGAE, difficile de voir ou savoir ce qu’on veut vraiment pour la suite. On est amené à se poser un grand nombre de questions :
- Quel domaine : SIG, télédétection, informatique ?
- Laboratoire, Entreprise ?
- Région Parisienne, France, UE, hors-UE ?
Grâce à la croissance de ce secteur d’activités et au suivi actif des anciens élèves et du marché du travail par les professeurs, chaque étudiant s’est vu proposer plusieurs offres de stage pouvant lui convenir.
En 2007, on est arrivé dans la situation où les laboratoires paient (parfois bien) et les entreprises très peu si ce n’est pas du tout. Par contre, il est sûr qu’un stage en entreprise préparera mieux à un travail en entreprise (la même ou une autre), alors qu’un stage en laboratoire sera plus propice à une thèse ou à une embauche en ingénieur dans la fonction publique.
Bref, difficile de choisir son stage. De plus, les offres de stages ne parviennent pas toutes en même temps, certains labos émettant des offres de stages très tardives (janvier/février), d’autres demandant une réponse avant fin décembre et du côté des entreprises, les plus jeunes notamment, refusent de s’engager en décembre pour avril.
Me concernant, j’ai arrêté ma décision durant les vacances de Noel et j’ai pu lancer la machine mi-janvier, après accord oral obtenu du côté de l’entreprise et du côté des professeurs.
Deuxième étape, « choisir » une bourse
Déjà, il faut établir un premier contact au plus tôt, début décembre au plus tard. En effet, je me suis présenté la dernière semaine avant Noel et le personnel était pour le moins indisponible. Je préfère mettre ca sur le coup de la préparation des vacances de Noel plutôt que sur une permanente faible propension au travail.
Après être rentré dans les beaux locaux de l’immeuble RFF, je me présente dans le Bureau des Relations Internationales. En fait, je me poste sur le péron du bureau, pour voir à quelle sauce je vais me faire manger. Dans ce vaste Bureau, quatre personnes qui « travaillent ». En fait, une personne suit un étudiant et les trois autres discutent, assez bruyamment d’ailleurs, puisque leurs bureaux sont distants de 3-4 mètres. Côté couloir, je vois un groupe d’étudiants, un tout petit peu plus loin qui patientent. Impossible de déterminer s’ils attendent aussi pour le BRI. Je continue à regarder les administratifs, essayant d’accrocher leur regard pour savoir au moins si je peux rentrer, mais rien à faire, la nièce de Madame X les intéresse plus qu’un étudiant perdu. Je me décide alors de pénétrer dans le bureau, et à peine posé le premier pied à l’intérieur de l’enclos, je me fais un rien violemment semoncer, que je dois aller attendre avec les autres étudiants et qu’on m’appellera lorsque ce sera mon tour. Vraiment navré que cela ne m’est pas paru aller de soi !
On sent la chaleur du premier contact qui met en confiance les deux parties.
Durant l’attente, le group d’étudiants attendant se fait prier de se regrouper, car notre étalement (à 4 !) empêchait certains fonctionnaires de déambuler confortablement dans les couloirs pourtant très large de la présidence. On était prié de se faire petit ! C’est vrai, des étudiants dans des locaux universitaires, quelle idée saugrenue ! Il paraît qu’on s’habitue au luxe… les (trop ?) beaux locaux de la présidence le prouvent !
Environ 3 étudiants et 45 minutes plus tard, je suis invité à rentrer. On me présente alors les différents choix possibles et les papiers ou justificatifs nécessaires. Il est à noter que l’entretien se passe plutôt bien. On m’invite à remplir un maximum de dossiers, en me faisant comprendre que l’université décidera en dernier ressort de quelle bourse sera attribuée à quel étudiant. Par ma situation un peu spéciale, je ne peux candidater que pour la bourse CRIF, du conseil régional d’Île-de-France. En observant mon dossier, mon interlocutrice me dit qu’à priori, j’ai toutes les chances d’obtenir cette bourse de 413€/mois.
Fin décembre, j’ai donc connaissance de tous les papiers nécessaires pour lancer la demande de bourse. Je peux rassembler facilement tous les documents demandés, et il faut que je m’occupe de ma convention de stage.
A titre d’information, les différentes bourses disponibles sont :
- Erasmus
- Ministère de l’Education Nationale
- Ville de Paris
- Conseil Régional d’Ile-de-France
- Commission Sociales et d’Initiatives Etudiantes
Elles sont toutes soumises à des critères différents et de montants tout aussi différents.
Troisième étape, la convention de stage
M’étant donc décidé à partir vers l’Allemagne pendant les vacances et obtenu les accord oraux vers mi-janvier, je me lance dans la validation de ma convention de stage.
On commence par la signature du professeur encadrant, très rapide, en deux jours c’est fait. Ensuite, la signature de l’UFR. Là c’est un peu plus problématique, les horaires d’ouverture correspondant aux horaires de cours et disposant de peu de temps de libre du fait de la simultanéité des examens, il m’a fallu disons 5-6 jours. La compétente et motivée secrétaire de l’UFR STEP, s’est chargée ensuite d’envoyer la convention à mon entreprise, accompagnée d’une lettre écrite explicative. Entre les temps d’acheminement et la double validation sur place (le chef de projet qui est mon maître de stage et le Head of Product Development, qui assure mon encadrement juridique), il fallait à peu près 10 jours.
Nous voici déjà aux alentours du 7 février, et mon stage commence le 15 mars !
La convention repart pour la présidence, pour la dernière signature. Aie aie aie, dans une semaine, les vacances de février… et je ne pense pas que ma convention ira faire un tour sur les pistes. Pas de nouvelles, toujours pas de nouvelles… jusqu’à 20 mars ! Ca y est, je l’ai enfin cette fichue convention, tout ca pour un simple papier. Comme explication, il parait que c’est plus long pour ceux à l’étranger. En plus, c’est très logique, ce ne sont pas les étudiants partis à l’étranger qui ont besoin de l’avoir avant de partir, ni ceux qui ont le plus besoin d’une bourse, non non…
Quatrième étape, obtenir sa bourse, à distance
De retour à Paris le 30 mars, pour ramener d’autres affaires en bus notamment, je m’occupe donc de la demande de bourse, je rassemble tout, vraiment tout et je me dis au moins que mon cas sera vite réglé et que j’aurais de l’argent fin avril. Evidemment, un stage, c’est comme un travail, ca se fait en semaine, impossible donc de le donner en mains propres pendant mon week-end parisien, il partira par la Poste. La demande arrive le 5 avril au BRI, c’est le début de la fin.
Le 24 avril, nouveau mail, il parait qu’il manque deux photocopies, que je suis pourtant sûr d’avoir envoyées. Pas de souci, je renvoie sur le champ ! Le lendemain, ils sont arrivés au BRI, ainsi que l’attestation de présence.
Trois semaines de perdues, mais je me dis que enfin mon dossier est sur le haut de la pile !
Deux semaines plus tard, pas de nouvelles…. De passage à Paris vers le 20 mai, j’en profite pour appeler le BRI. Je tombe sur la personne qui m’avait répondu par mail. Elle ne se souvient plus de mon dossier, je dois tout lui réexpliquer… très agréable… je commence à perdre foi en une quelconque bourse
Le 28 mai, enfin une réponse, par mail, il n’y a plus de crédits pour la bourse CRIF… c’est vrai qu’ils n’étaient pas au courant de mon dossier depuis 53 jours qu’il était bouclé et 6 mois qu’il y avait eu un premier contact… Le BRI « comprenant parfaitement la situation des étudiants en échange ou en stage à l’étranger, peut traiter les dossiers de bourse déposés après la date limite, à condition que les crédits ne soient pas épuisés ». C’est surement en les épuisant qu’on comprend au mieux la situation.
Deux semaines plus tard, le 13 juin, nouveau mail pour me demander si je suis boursier CROUS, ce n’est que la troisième fois qu’on me pose la question… belle manœuvre de diversion.
Trois semaines plus tard, le 5 juillet, dernier mail qui m’annonce que je vais être l’heureux bénéficiaire d’une bourse CSIE de 150€ !!!
J’ai cru un instant que ce serait par mois, mais non, ce serait trop beau ! On verra ce qu’il en est d’ailleurs !
Résultat des comptes, après une si longue attente, une course sans fin derrière le BRI pour avoir quelques rares nouvelles, on m’apprend que la bourse CRIF que j’étais « bien placé pour avoir », de 5,5*413=2271 € est remplacée par une aumône de 150€ !!! 7% du montant prévu, avec en plus, un tel retard !
Heureusement que mes parents ne sont pas trop pauvres et que j’ai pu leur emprunter de l’argent. Ca m’a quand même fait bizarre, alors que j’ai travaillé pendant 4 ans pendant mes études pour ne pas être dépendants d’eux !
C’est quand même une honte, à l’heure des grandes déclarations sur l’Europe, de ne pas pouvoir offrir une bourse digne de ce nom à un étudiant désireux d’aller découvrir une autre culture de travail, un autre pays, surtout lorsqu’il s’agit d’un étudiant de cinquième année travaillant dans un secteur de haute technologie.
Conclusion
A tous ceux tentés par la même aventure que moi, je dis foncez, malgré tout. Je ne regrette pas d’avoir fait ce choix. Je suis naturellement très déçu par le résultat concernant la bourse et le peu d’égard du BRI envers moi, mais j’en tire plus de choses bénéfiques. Je vais d’ailleurs continuer ici quelques années au moins en tant que ingénieur !
Néanmoins, prenez vos précautions ! Même si c’est très difficile, essayer vraiment de ne pas perdre de temps, pourtant ça n’a pas été mon cas non plus ! Faites pression sur chacune des personnes concernées pour avoir des réponses rapides, calculez en fonction des vacances des fonctionnaires et tenez-vous informé au moins une fois par semaine de l’évolution du dossier.
Il n’y a que comme ça, que peut-être, vous obtiendrez une bourse. Il faut vraiment se battre !
Cette histoire personnelle n’en est qu’une de plus qui vient s’inscrire dans les petites défaillances du monde de l’université, devenu usine à gaz du côté administratif. Plus qu’un manque de moyen, c’est un manque de disponibilité et d’implication qui a été à l’origine de mon cas. Je ne vais incriminer personne nommément, je n’ai de rancune contre personne et je souhaite seulement que cette histoire serve les personnes qui viendront après moi. J’en profite pour saluer toutes les personnes qui se battent chaque jour pour que l’université assure ses missions de façon optimale, et notamment les professeurs qui ont été à l’origine de ce bon master.
Si besoin, lien vers le BRI
Epilogue : le 13 juillet, je confirme la réception de ma bourse de 150€ ! A titre d’exemple la « carte orange de berlin+brandenburg » (90 km de rayon quand même !) coûte 84,50€/mois. Donc même pas deux mois de transport remboursé ! Merci pour l’aumône ! De même, j’ai envoyé l’article à la personne concernée au BRI, lui donnant un droit de réponse, qui n’a pas été « utilisé » pour l’instant.
Return to: (Non-)Obtention d’une bourse à Paris VII
Social Web