Matthieu bei RapidEye

Déjà, pour ceux qui ne comprendraient vraiment rien à l’allemand, bei signifie chez et puis ca fait un petite rime sympa, car bei se dit « baille ». Je vais un petit peu raconter ce que je fais ici.
Après mon arrivée, après m’avoir présenté les locaux, on m’a doucement donné du travail et précisé un petit peu ce que je ferais durant mon stage. A RapidEye, même si on est en Allemagne, il y a des gens de toutes les nationalités, on parle généralement allemand entre nous, mais tout le travail est systématiquement effectué en anglais. Pas besoin de connaître l’allemand donc, même si c’est plus simple. Ils proposent des cours de langue aux employés et dans tous les cas, on améliore par la pratique sa connaissance des deux langues. Revenons-en au contenu…

Ils étaient en effet sur un projet, au sein d’un consortium de cinq partenaires européens et attendaient une réponse environ trois semaines plus tard. Il s’agissait du projet Global Monitoring for Environment and Security, Fast Track Service on land monitoring, commandé par l’European Environment Agency, concernant une réactualisation de la base de données Corine Land Cover (2000), à une échelle plus fine et à partir d’images satellitaires de 2006. Il ne s’agissait pas de refaire toutes les classes (travail beaucoup trop important, car manuel), mais de définir un masque des zones artificielles et, à l’intérieur de ce masque, de séparer ce qui est bâti du non-bâti. Ca fait quand même un sacré travail, à réaliser à partir de 3800 images satellitales, car couvrant l’UE27 + la Norvège, la Suisse et l’Islande, ainsi que l’ex-Yougoslavie et l’Albanie et même la Turquie, où l’absence de classification Corine Land Cover n’est pas facilité par la situation socio-géographique du pays, fortement rural et montagnard.
On m’a expliqué que j’allais faire le travail d’un chef de projet pour l’interne. On m’a donc remis tous les documents qu’ils avaient à disposition et j’ai été chargé de rédiger un résumé comestible pour le grand nombre, avec une organisation pas-à-pas, les schémas, work-flows, répartition du travail, etc…

Pour mettre au point ce document, j’ai donc aussi observé comment les autres projets avaient été conduits précédemment. A mon avis, notre Technical & Managerial Report n’était pas aussi bien qu’il aurait pu être… Bon pour nous, c’était l’occasion de se faire connaître, l’entreprise n’existe réellement que depuis trois ans et c’est dans les 12 prochains mois que va se produire notre effort de croissance, ainsi que le lancement des satellites, à la fin de l’année 2007 si tout va bien.
Me concernant, ce fut l’occasion d’apprendre sur le tas ce que devais faire un chef de projet. Ayant au final réalisé quelque chose qui a été apprécié par mes supérieurs, j’ai ainsi pu obtenir leur confiance. (Mal ?)heureusement, le lendemain de notre dernière réunion, nous avons appris que nous n’avions pas été sélectionné. Je vais donc avoir à tester l’efficacité de la méthodologie mise en œuvre dans ce projet, ainsi qu’à la commenter, mais ce n’est plus urgent, car il s’agit juste d’avoir des informations pour le traitement de nos futures propres données et pour le prochain appel d’offres du genre.

Du coup, j’ai enchaîné avec d’autres projets. Le premier, qui n’est pas urgent aussi, n’en est pas moins intéressant. Il s’agit d’interpréter et de comprendre le fonctionnement d’un logiciel ou plutôt d’un ensemble de bibliothèques libres qui se nomme OSSIM. Ca me permet de me familiariser avec cet outil qui me servira encore quelle que soit l’endroit où je travaillerais. Et surtout la finalité du projet est de comprendre à partir du code source (en C++), le fonctionnement du plug-in de corrélation ou « coregistration » pour orthorectifier automatiquement et de facon très propre une image à partir d’une autre. Ceci afin que, ensuite, nous puissions implémenter une fonction similaire dans les outils que nous développons en interne.
L’autre aspect qui m’a été récemment confié, concerne les correspondances avec SPOTimage. Nous allons en effet leur commander une campagne d’acquisition, et non pas acheter des données déjà acquises, selon quelques éléments très précis. Il faut une correspondance efficace et autoritaire (!) pour s’assurer du succès intégral de cette mission très importante.

Voilà pour les nouvelles de l’expatrié Matthieu. Cet après-midi, on a profité du beau temps et de la petite brise pour se faire un petit basket dans la cour intérieur : Product Development vs Ingeneer. Bon on a perdu cette fois, mais on se vengera. Je vous tiendrai au courant lorsqu’il y aura vraiment du nouveau. En attendant, n’oubliez pas d’aller voter, moi je n’ai pas oublié ma procuration !

MAJ : le 19/09/2008, on a enlevé quelques infos, la censure étant passée par là !

4 Commentaires

  1. tilo le 16 mai 2007

    Hallo Matthieu,

    Le récit de ton stage m’intéresse beaucoup !

    Je suis un français en stage de fin d’études (Master’s Degree en technologies de l’information) à Montréal, et j’aimerai bien m’expat’ en Allemagne, du coté de Berlin où vit ma copine.

    Le truc c’est que je ne parle pas encore allemand: je prends des cours intensifs en ce moment, mais j’ai commencé il n’y a pas longtemps donc vu que je veux bouger en octobre, ça risque d’être tendu.

    Et volà qu’elle commence à me parler de RapidEye, boite connue par un de ses amis, entreprise high tech où parait-il l’allemand n’est pas obligatoire ! Alors je me renseigne un peu, je visite le site, et je tombe ensuite sur ce blog.

    Je vais en profiter pour, si tu le veux bien, te poser quelques questions:
    - je vois que tu es en Master TGAE, ce qui correspond pile poil à l’activité de la boite. Y a t-il également des informaticiens au profil plus « classique » ? Est-il vraiment nécessaire d’avoir des bases en traitement d’images ?
    - pourrais-je m’en sortir avec un allemand niveau débutant ?
    - y a t-il des profils orientés exclusivement base de données, ou bien est-ce forcément un mix avec du dév. C ?
    - comment est l’ambiance au sein de la boite ?
    - Berlin-Brandeburg, combien de temps ?

    Voilà, je suis bien content de t’avoir trouvé, j’espère que tu me liras et m’apportera quelques informations.

    Tschüss :)

  2. tilo le 16 mai 2007

    Ah zut, j’avais pas vu ton 1er post !! bon je finis de lire, pas la peine de répondre aux questions qui sont ds ton post :p

  3. Matt le 16 mai 2007

    Salut tilo !
    - Oui, on a des purs informaticiens, même s’ils ne sont pas très nombreux.
    - Oui, tu peux t’en sortir avec un allemand niveau débutant. D’ailleurs, ils proposent des cours pour s’améliorer. Toutes les communications professionnelles se font en anglais.
    - Non, très peu de base de données, c’est à l’inverse quasiment que du C++
    - Franchement très bonne ambiance
    - C’est là le problème : Berlin est grand, le train traverse Berlin en son milieu en arrivant par l’Ouest. Selon où tu vis, c’est entre 1h10 et 1h40 matin et soir. Heureusement, on voyage en groupe et ca passe assez vite

  4. Juliette le 16 mai 2007

    « bei signifie chez et puis ca fait un petite rime sympa, car bei se dit “baille”.  »

    Bailler ou donner (de l’argent à quelqu’un), du latin bajulare, porter.
    A ne pas confondre avec bayer (aux corneilles) ou baîller de faim.

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